La physique Dans la lumière blanche solaire sont réunies les couleurs de l’arc-en-ciel. Le rayon solaire se décompose en sept couleurs spectrales lorsqu’il traverse un prisme (découverte du physicien Isaac Newton). Ce découpage en sept est arbitraire puisque cette décomposition est un dégradé continu. La lumière est une onde de particules (photons) formant un flux de fréquences vibratoires. Chaque couleur a des longueurs d’ondes différentes. La pigmentation d’un objet absorbe certaines couleurs cependant qu’il réfléchit les autres qui parviennent à nos yeux. Ainsi un objet est, par exemple, rouge parce qu’il absorbe toutes les couleurs sauf le rouge. La lumière se concentre au travers de notre cristallin puis se projette au fond de notre œil sur la rétine, composée de “capteurs”, les cônes et les batonnets. Après avoir été stimulés, ceux-ci transmettent l’information de la couleur à la partie du cerveau affectée au traitement de la vision. La psychologie Nos humeurs et charges émotives sont influencées par les couleurs de notre environnement. Il n’existe pas de schéma universel préétabli et dogmatique faisant correspondre nos perceptions avec nos émotions. Des théories non confirmées avancent que les récepteurs de notre peau reconnaissent la couleur et que l’énergie d’une onde colorée a un effet sur nos cellules. Nos ressentis sont nourris par des expériences intimes et par un héritage culturel propre à chaque continent. Il est probable que notre histoire millénaire commune ait laissé des traces profondes au sein de l’espèce humaine. L’homme ancestral a pu relier dans son esprit la joie offerte par l’arrivée du printemps avec les floraisons et leur cortège de couleurs qui surviennent à la fin de l’épreuve de l’hiver. Ceci caractérise un réflexe conditionné où la couleur symbolise la vie, la santé, le bonheur et la joie. Il en va de même pour l’eau bleue qui rafraîchit - le rouge feu qui réchauffe - la luminosité jaune doré qui dévoile ce qui était dissimulé dans l’ombre - le rouge du sang avec la violence ou la vigueur - l’immobilité et la passivité des plantes vertes. Il est possible de penser que la couleur ait pu dominer les champs d’observations et la compréhension du monde qui entouraient les premiers hommes, en amont de toute analyse de la forme, de l’état ou de la texture. En effet la couleur devance toutes les perceptions. Le risque d’une perception du monde entièrement basée sur la seule utilisation de la couleur, aboutirait à une réduction symbolique. Dans ce mode de fonctionnement, la matérialisation de la couleur par un pigment devait certainement être vécue comme un acte magique. L’histoire des civilisations nous enseigne que l’homme a également associé les sensations de la couleur à la provenance des matières colorantes, leurs textures, leurs odeurs, les lieux d’extractions. | Philosophie : La couleur, instrument de l’expression La couleur est une convention, un langage précis au service d’une culture, comme le sont les autres signes visuels (formes, textures...). La mise en œuvre de ces éléments abstraits fut de tous temps l’objet de la discipline du peintre que l’on définit aujourd’hui par le terme “arts plastiques”. Cette “musique” de l’image est lisible lorsque notre attention s’affranchit du sujet, de la reconnaissance anecdotique des objets et que nous nous laissons envahir par les rythmes et les contrastes. La représentation, dans l’art contemporain, a été substituée par le concept et le contexte de l’œuvre, “l’idée” et “la pensée” ont remplacé le sujet. La poésie est la marque d’excellence de cette alchimie du peintre. Comme les formes, les couleurs n’existent pas isolément, leur pouvoir expressif résulte toujours de leurs rapports entre elles. Ce caractère relatif (ou contraste simultané) pourrait nous amener vers une dimension symbolique que l’on retrouve dans bien des domaines. La couleur, un langage fonctionnel La couleur est aussi utilisée pour des raisons pratiques. Par exemple les trois couleurs des fils électriques, le code de la route et la signalétique routière, les symboles de l’eau chaude et de l’eau froide... Dans le domaine de l’architecture le Centre d’Art Moderne de la Ville de Paris (Centre Pompidou) illustre ce principe. Exposée volontairement à l’extérieur du bâtiment, la couleur des tuyauteries souligne leurs différentes fonctions (aération, eau, chauffage...). Cette conception de la couleur qui a marqué l’art des années quatre-vingts s’est illustrée dans le design industriel et se retrouve éternellement dans la nature. La couleur joue un rôle de repérage primordial entre l’insecte et les fleurs, entre le mâle et la femelle chez de nombreuses espèces. Les exemples sont aussi très nombreux dans l’histoire humaine où la couleur souligne une identité ethnique, une fonction sociale, une appartenance politique. Nous vous proposons maintenant de parcourir la fabuleuse histoire de la couleur dans sa relation avec l’homme. | |