Rêveries 1 : “L’art” indissociable de “l’humain”.
L’Art est une étonnante quête humaine qui semble en lien avec sa propre identité, comme un arbre qui prolonge ses multiples racines trop profondément dans un sol rocailleux. Parvenir à définir ce qui tient de l’Art, nous obligerait à comprendre qui nous sommes. Démuni de distance sur nous-même, comment l’humain pourrait-il comprendre ce qu’est l’humain ? Seul le petit recul d’une époque sur l’autre peut aider à élaborer quelques vagues concepts bien arbitraires et toujours remis en cause.
Je pense qu’il ne faut pas imaginer une explication unique, cette activité n’a-t-elle pas plusieurs racines, plusieurs sources où elle puise ? Les formes d’art ressembleraient à des voies issues de différentes spécificités de la “matière humaine”. L’art est-il une expression des divers aspects de la nature humaine ?
Rêveries 2 : L’art, développement issu de nos instincts.
L’activité artistique est-elle issue de réalités innées ou acquises ?
Toutes les civilisations apprécient, et produisent de l’art, pour quelles raisons ? Cela s’ajoute-t-il aux besoins vitaux comme se nourrir, se reproduire, se protéger ? Ce besoin prend-t-il sa source dans ce besoin d’affirmer sont identité ? Un développement de ce besoin de donner des noms aux choses, et de se les approprier, un autre instinct de propriété ? S’agit-il d’une quête semblable à ce besoin de conquête de territoire ? Le besoin de parfaire les choses vient-il d’un besoin de compétition ? Une jalousie vis-à-vis de la création ? L’homme se prend-il pour dieu ? Cet amour de la beauté est-il un prolongement de la séduction et du désir ? Un besoin de nourrir son esprit ou de calmer le feu des émotions comme le repas soulage la faim ? Une nécessité de se rassurer et de remplir le silence, le vide ? S’agît-il d’une chose semblable à cette nécessité de conserver les aliments, cette même fascination pour l’or ou pour tout ce qui perdure, ce refus de la mort, ce besoin d’éternité ? La réponse est-elle dans ce curieux attachement de l’homme pour ce qui est rare ?
Rêveries 3 : Le “beau” : un absolu ?
L’idée que la beauté puisse être, comme une idée de la morale, une chose immuable me fait heureusement peur. Heureusement, les travaux de ceux qui tiendraient de tèls propos sont singulièrement vides. D’ou vient ce sentiment humain du “beau”. Ce goût du “beau” est-il culturel, est-il inscrit dans nos gènes ou est-ce un conditionnement de la nature qui nous entoure et de ses principes vitaux ? Le “beau” existe-t-il seulement dans l’univers de notre cerveau, dans les caractéristiques des perceptions de nos sens, de leur traitement en informations ou dans le siège enfin de nos émotions ? L’harmonie est-elle inscrite dans toute la création? Et quelle est donc cette idée, encore plus étrange, de dissonance, de laideur, de décomposition ?