Jean Arène Jean Arène nous à quitté le vendredi 20 mars 2020 à 90 ans à l'Hôpital de Brignoles. "Les amandiers ont perdu leurs fleurs puisque jean n'est plus. Il nous restera ses routes plombées au soleil du midi ses fermes a l'ombre des platanes ses oliviers illumineront encore nos coeurs endoloris. Il a referme ses tubes et ranger ses pinceaux sur les murs de notre mémoire resteront accrochées toutes ses couleurs. Il aurait pu vivre encore un peu pour notre bonheur pour notre lumière avec son sourire avec ses yeux clairs son esprit ouvert et son air genereux." Martine Fiandino "Une très triste nouvelle.Un grand talent qui disparaît ainsi, et surtout un homme bon. Je l'aimeis bien, car il était très honnête dans son travail et dans son rapport aux autres." Yann Rebecq, artiste peintre Bien triste nouvelle. Jean est parti le jour du printemps... Je savais juste que ça n'allait pas du tout et qu'il était dans le Var. Brigitte EHROHLT "Je suis une des filles de Pierre Cauvin, petit cousin de Jean. Mon père et lui était très liés par leur enfance et leur souvenirs de vacances dans la campagne familiale au Revest les eaux, et même s'ils ne se voyaient plus très souvent il y avait entre eux une grande complicité, et les derniers instants de notre père en 2015 ont été accompagné par Jean. J'ai eu beaucoup d'émotion en apprenant cette nouvelle, car nous ne l'avions plus vu depuis sa dernière exposition à Arles et n'avions pas de nouvelles. Beaucoup de mes souvenirs d'enfance se rattachent à la période où il vivait à Cotignac et aux courriers ou dessins qu'il envoyait de temps en temps de l'autre bout du monde... J'ai toujours beaucoup aimé sa vision de la Provence, un grand peintre et surtout une "belle personne"!" Marie-Pierre CAUVIN "Quelle tristesse d'apprendre cette douloureuse nouvelle. C'est en effet un peintre et ami qui nous quitte. Nous sommes prêts de lui par la pensée, faute de pouvoir l'accompagner dans sa dernière demeure." Claude Dunan "Jean est parti cette nuit. Pas de cérémonie à cause du virus. Merci de prévenir les amis..." Françoise (l'amie proche de Jean sur ses derniers années) Décès du peintre provençal Jean Arène - Artistes d'Occitanie : Le peintre Jean Arène est décédé en Provence mi-mars à l’âge de 90 ans. Peintre figuratif, il a représenté de nombreux paysages provençaux, dont des sites ou paysages emblématiques du Gard comme la Tour Philippe Le Bel à Villeneuve-d’Avignon. Jean Arène était passé par les Beaux-Arts de Marseille où il avait ensuite fondé le “groupe des moins de trente ans” avec Trofimoff, Trabuc, Zutter et Mela. Il quitte la ville en 1957 pour la campagne et parcourt l’Europe et l’Afrique puis l’Amérique du Nord avec un carnet de croquis. La Tour Philippe Le Bel, Villeneuve-les-Avignon, coll. privée, D.R. Ses lieux d’exposition restent fortement ancrés en Provence et le Gard : Aix-en-Provence,Uzès, Avignon, La Ciotat, Cassis. Mais ses voyages l’amènent aussi à exposer à l’étranger. Depuis quelques années, Jean Arène exposait deux fois par an de manière régulière, à Aix-en-Provence et Uzès, dans le Gard. www.artistes-occitanie.fr | | "La personne de Jean Arène représente pour moi l'ami, l'humain, le peintre et toute la Provence..." – Yves J'avais 17 ans lors d'une première visite de l'atelier de tuf du peintre Jean Arène dans le Var. Il était désespéré car la commune avait fait couper un platane centenaire "qui avait tant abrité de femmes et d'hommes..." Il m'a demandé si je croyais en l'homme. Cette question toujours sans réponse ne m'a plus quitté, comme si Jean était le premier humain qu’il me fût donné de rencontrer. Cette dimension humaine se reconnaît dans sa peinture, ainsi que dans les œuvres des maîtres qui l’ont précédé. L'humain est la marque du peintre, c'est du moins ce visage qui aura marqué à jamais mon esprit. Jean Arène est un artisan réalisant ses toiles devant la nature, un fourgon rempli de matériel et de couleurs à emporter sur les chemins, un peintre véritablement libre de ses mouvements. L’homme de métier est ici un voyageur infatigable, à l’atelier grand comme une région toute entière. Son regard est installé sur quatre roues, et il a visité la colline par tous ses versants avant de la peindre. Nul peintre n’a eu autant de ciels pour toitures, cependant que tant d’autres sont restés dans la prison de leurs murs. L'homme a fait se croiser sur sa toile le soleil, l’arbre, la route et un cœur totalement ouvert, la conjonction caractéristique la plus haute offerte par son époque. Jean est le peintre de l'esprit des années 60 et 70, empreintes qui ont marqué la sensualité de son travail et dont il restera également le témoin. Calméjane Yves, Barjols, septembre 2009 "Papa peinture, le "maître" du simple et du naturel" – Yves 2020 "Je crois qu'il est heureux à présent puisque depuis que je l'ai rencontré, son vœu était de fuir ce monde qu'il trouvait violent et injuste. Sans doute la beauté est-elle ailleurs, d'où il nous éclaire toujours par les fenêtres de ses toiles. A t-il jamais été de ce monde, victime d'une sorte d'erreur d'aiguillage dans l'espace et le temps. Car derrière le sourire lumineux et naïf se cache la gravité d'un être terriblement lucide : le vrai visage de Jean. Car derrière ses images figuratives, derrière le "peintre de la Provence" se cache un grand peintre, un prodigieux coloriste et un redoutable dessinateur. En marge de l'art dit "Contemporain", un homme a mené sa barque en solitaire, sans les aides et sans la reconnaissance officielle du "monde de l'Art", il a vécu de sa peinture et produit une œuvre considérable en nombre et en qualité. Jean est un peintre véritable : il rejoint la famille et le firmament des grands peintres. Défiez-vous des candides et des personnes joviales, interrogez-vous sur les gens simples ou sans prétention. Un" petit homme" en cache quelquefois un très grand. Une "grande dame" ou un "grand homme" parviennent à clarifier, à simplifier mais les véritables imbéciles à tout complexifier autour d'eux. Jean Arène est le "maître" du simple et du naturel – dans son rapport avec les autres, dans l'interprétation de ses sujets picturaux, dans la maîtrise de son métier, dans sa manière de vivre : tout est concordant et lumineux. ...." Calméjane Yves, Dordogne, mars 2020 Lettre de Jean en 2015 "Grand merci pour les photos de tes toiles, tu as fait un grand bond en avant. Libre je crois de toute influence particulière, avec ta sensibilité et ton travail acharné. Tu es toi même! Bravo, tu portes à ton tour le flambeau de la Beauté prise sur le vif dans la nature. Tu me fais un grand plaisir avec ton honnêteté, ta lucidité au milieu d'un monde corrompu par la facilité et l'argent !" – Jean Arène lettre du 18. 01. 2015 | Lettre en 2008 "... Je suis fier de toi ... Fier et content parce que perpétues la chaîne des peintres honnêtes qui se plantent devant la nature, l'admirent et essaient de tout leur cœur d'en trouver une équivalence qui rende cette émotion de Beauté. Tu avances et grandis, une seule recette que tu connais : boulot, boulot et dessins croquis rapides pris sur le vif..." – Jean Arène 2008 2019 "J'espère que mon ami Yves va réjouir les yeux des amoureux de la peinture comme il réjouit les miens ! belle expo ! Amicalement" – Jean Arène, livre d'or exposition à Saint-Chamas en 2019 | | | Né en 1929 près du vieux port de Marseille, et après un court passage aux Beaux-Arts, Jean Arène travailla un an à Paris pour l’affichiste Paul Colin. De retour dans sa ville natale, il fonda avec les peintres Trofimoff, Trabuc, Zutter et Mela, le “Groupe des moins de 30 ans“ et vécut de publicité. Bientôt, il choisit de s’installer à la campagne pour peindre la nature et entrecoupa sa vie d’artiste de nombreux voyages sac au dos pour découvrir le monde et rencontrer d’autres cultures. “Ceux qui ont conservé leur regard d’enfant, leur aptitude à goûter les joies simples, en un mot leur poésie, apprécient sa peinture d’un style puissant et d’une apparente simplicité que ne renieraient pas Auguste Chabaud et Louis-Mathieu Verdilhan” commente Michel Guillemain qui estime chez Arène le bon peintre mais aussi le grand dessinateur. le Réseau Lalan, musée “Arts et Histoire” de Bormes-les-Mimosas
| | L’art vrai d’Arène – Raphaël Dupouy “J’avoue tout, être un simplet arriéré, dans un monde en pleine mutation. Je freine des quatre fers depuis mon adolescence, trop lucide pour accepter une course absurde dont l’enjeu est seulement l’argent et la nouveauté d’un jour. Je n’ai pas eu de vraie famille mais plein d’ancêtres peintres dans les musées, et des bergers dans les collines.” L’homme qui s’exprime en ces termes aussi directs que sincères est peintre et, déclinant ce point de vue condensé de sa philosophie, avoue n’avoir jamais eu qu’une seule ambition : celle d’être libre. Cette liberté, Jean Arène en a fait sa force de vie, bourlinguant aux quatre coins du monde, aux hasards des rencontres humaines et des paysages à saisir, vivant dans un cirque, dans le désert ou dans une grotte varoise, et toujours peignant, dessinant, modelant son parcours au gré des vents maîtres et de ses envies. Son nom évoque l’aire sablée où les gladiateurs combattaient, mais aussi celles des cirques et des courses de taureaux. Jean Arène est un de ces peintres trop rapidement qualifiés de provençaux. Chez lui pas de champs de lavandes ou de criards coquelicots sur fond de cabanon. Non la Provence d’Arène est plus forte, plus entière que cela. Moins caricaturale. Mais plus austère aussi. Elle trimbale son lot d’histoires, d’influences romaines et de moutons tondus. Même de l’immense Giono qui appréciait sa peinture, il se méfie : “Giono a rêvé la Provence, il l’a transcendée, l’a embellie avec des drames et des nuages.” La Provence d’Arène est celle de l’intérieur plus que du littoral (même si exceptionnellement pour l’exposition borméenne, il est venu peindre du côté des plages de Cabasson et de Brégançon) et s’avère peu riante. Elle est faite de terres sèches, d’étendues de cailloux, labourées sous un soleil de plomb. Pour Arène comme pour les authentiques “pays”, la Provence c’est plus qu’une région, c’est un état d’esprit ! “Pour peindre, il faut beaucoup d’orgueil et encore plus de modestie, confie-t-il aussi. Alors on fait comme on peut en essayant honnêtement de s’approcher du sujet.”Mais pourquoi peindre ? ose-t-on demander : “Pour bloquer un instant de vie, en se disant que chaque seconde est un miracle. Cela peut paraître ridicule, mais c’est ainsi. C’est comme une maladie.” Heureux malade ! Interrogé sur l’avenir de l’art, Jean Arène avoue s’inquiéter aujourd’hui pour les jeunes peintres. L’ancien gamin de la Canebière doute. Lui qui professait qu’il fallait se confronter sans retenue à la fois à l’histoire de l’art, à la peinture, à la nature ; que les anciens avaient déjà tout débroussaillé, ouvert la voie ; qu’il n’y avait qu’à suivre le chemin tout tracé ; lui doute. Comment cette jeunesse, obnubilée par les gadgets et la nouveauté à tout prix, saura dessiner sa propre trace ? “Je croyais que la peinture serait le dernier espace protégé de la perte de sens et de beauté”se désole l’ex-citadin devenu un vrai rural. Nous sommes aujourd’hui trop asservis à d’éphémères notions de beauté.” Mais déjà Jean Arène veut retourner à ses moutons, qu’il croque avec affection, et ses yeux voient au-delà de la fenêtre. Toute la personnalité de Jean Arène est là dans ce regard qui tient tête au soleil ; dans ce sourire inquiet qui dit à la fois la beauté et la déliquescence du monde moderne. Raphaël Dupouy (Réseau Lalan) Ville d'Uzès DEMARCHE ET PARCOURS Jean est avant tout un promeneur qui aime travailler sur le motif en contact direct avec la nature ! parcours Après un passage en 1949 à l'école des Beaux-Arts de Marseille, puis une année à Paris en 1950 chez l'affichiste Paul Colin, Jean Arène revient à Marseille l'année suivante où il fonde le « Groupe des moins de trente ans » avec Trofimoff, Trabuc, Zutter, Mela et commence la peinture en autodidacte, tout en gagnant sa vie dans la publicité et la décoration. Sa première exposition date de 1956. Puis, à partir de 1957, Jean Arène quitte la ville pour la campagne, qui lui servira de point d'attache pour de nombreux voyages, souvent en auto-stop et sac à dos, mais toujours accompagné d'un crayon et d'un carnet de croquis : l'Espagne, le Maroc en 1957, l'Afrique occidentale en 1960, suivi d'une exposition à Dakar, l'Europe du Nord (Allemagne, Danemark, Suède, Norvège, Laponie, Lofoten, Hollande et Belgique) en 1963, un voyage en Tunisie en 1966 vont faire l'objet d'une première rétrospective la même année à Toulon. En 1970, Arène repart pour les États-Unis et le Mexique, suivi deux ans plus tard de l'Afrique occidentale à nouveau : le Tassili, le Sahara et l'Algérie. Ses lieux d'exposition restent fortement ancrés en Provence et le Gard : Aix-en-Provence, Uzès, Avignon, La Ciotat, Cassis. Mais ses voyages l'amènent aussi à exposer à l'étranger : Dakar, Ouagadougou, aux centres culturels français d'Algérie, au Maroc et en Indonésie, où il prépare un de ses livres. Depuis quelques années, Jean Arène expose deux fois par an de manière régulière, à Aix-en-Provence et Uzès. On peut aussi retrouver Jean ARENE dans les livres : A la glori de l'oli (à la gloire de l'huile) - Texte de Marie Mauron, édité par les auteurs, 1980 Lou rusticage au fiéu di jour (travaux des champs au fil des jours) - Texte de Marie Mauron, édité par les auteurs, 1981 La festo en païs d'Arles (la fête en pays d'Arles) - Texte de Marie Mauron, édité par les auteurs, 1982 Toi, notre arbre - Texte de Marie Mauron, édité par les auteurs, 1983 Rivages - Texte de Marie Mauron, édité par les auteurs, 1986 La pierre et l'homme - Texte de Marie Mauron, dessins d'Antoine Serar et Jean Arène, édité par les Amis de Marie Mauron, 1987 Les moutons d'Arène - Texte de Gérard Martin, photographies de Bernard Caramante, éditions Gui Benucci, 1987 En pays d'Alquifoux - Texte de Gérard Lachens, éditions Gui Benucci, 1987 Algérie, l'âme nue - Texte d'Alain Billy, éditions Goumakis, 1990 Indonésie - Texte d'Alain Billy, Centre culturel Yogyakarta, 1995 Vias - Texte d'Alain Billy, commune de Vias, 1996 La Réunion - Texte d'Alain Billy, imprimerie Lacroix, Saint-Rémy-de-Provence, 1999 Rétrospective Arène - Textes d'Évelyne Duret, Jean Giono, Marie Mauron, Henri Bosco, Pierre Magnan, Henri Feyt, Alain Billy - Édité pour la rétrospective Arène du Centre d'Art Sébastien, Saint-Cyr-sur-Mer - Imprimerie Lacroix, Saint-Rémy-de-Provence, 2002 La Provence d'Arène - Textes d'Henri Feyt - Édité pour l'exposition à l'écomusée de la Crau Saint-Martin-de-Crau - Imprimerie Lacroix, Saint-Rémy-de-Provence, 2006 La Provence de Jean Arène - Texte de Michel Guillemain - Édité par le Réseau Lalan pour la rétrospective Arène du musée de Bormes-les-Mimosas, 2008 En Provence, sur les pas de Jean Arène - Recueil de dessins sur le thème de La Fête - Editions Equinoxe, 2009. https://www.uzes-culture.fr Le Télégramme Jean Arène expose pour la première fois en Bretagne. Dans la cinquantaine de toiles retraçant dix ans de peinture, ce ne sont pas des lavandes que l'on retrouve mais des iris, au doux violet. Jusqu'au 28 novembre, Jean Arène expose sa Provence, au siège du CMB au Relecq-Kerhuon. Jusqu'au 28 novembre, Jean Arène expose sa Provence, au siège du CMB au Relecq-Kerhuon. Le peintre offre un autre regard sur cette région « faite de terres sèches, de solitude et de simplicité ». Né à Marseille en 1929, Jean Arène vit actuellement au sud d'Avignon, à Boulbon. C'est au pied des collines qu'il trouve matière à peindre « sa » Provence, son inspiration. L'artiste a toujours fait cavalier seul. C'est un homme hors du circuit, qui aime sa région et ne se lasse pas de la peindre. « Ma Provence est celle de l'intérieur plus que du littoral ». Plus qu'une région, c'est presque un état d'esprit. Pour son exposition, il a choisi des séries de cerisiers blancs, de modèles aux courbes généreuses, de montagnes, de mer. Des bouts de Provence qui font appel aux sens. On entend le son des cigales, on sent le soleil cuisant sur la peau, le mistral et l'odeur des lavandes. Il émane à la fois une atmosphère de tranquillité et de poésie. Arène apaise et rappelle les récits de Marcel Pagnol. Une Provence austère Jean Arène utilise, certes, des couleurs chaudes, mais jamais de couleurs criardes. Sa Provence peut être austère. Il y a un peu de Cézanne et de Van Gogh, tout en gardant une patte personnelle. D'ailleurs, il n'a aucun complexe face à ses prédécesseurs. Il dit juste ne pas y penser pour pouvoir continuer. « Un créateur n'atteint jamais son idéal, on aspire toujours à aller plus haut ». Siège social du CMB 1, rue Louis-Lichou 29480 Le Relecq-Kerhuon. https://www.letelegramme.fr |