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Rêveries 4 : Civilisation contre barbarie.

L’être humain est-il “bon” : pétri d’aspirations nobles, éloigné de l’instinct animal, distant des besoins matériels, amoureux de la beauté ? ... Se complaît-il à le croire en produisant des œuvres ? Veut-il s’en convaincre tout seul ? L’art est-il un miroir flatteur pour l’humain ? La moquerie et le grotesque sont-ils “art” ?
L’apparition d’un art semble liée aux développements de la vie sociale (je pense en premier lieu à la danse et à la musique). Peut-être, l’art agît-il comme un outil de “lien social” ? La tribu a besoin de rallier les individus à sa cause, l’individu a besoin de s’intégrer au groupe. Qui a commencé le premier ce travail de liens. A ses origines l’homme est-il un solitaire que le groupe à conquis, ou une “meute” originelle s’est-elle défendue contre un individualisme grandissant de l’homme avec son évolution ? Dans les deux cas la vie intime semble être ennemie de la vie sociale. L’art est-il un territoire commun à l’intimité et au social; un pont ?
Seule la relation d’un art avec l’époque et la civilisation concernée est une évidence lisible : histoire, culture, croyances, conception du monde, état des conquêtes techniques et de la science, l’organisation et les conventions sociales. L’art ressemble à un fleurissement issu des conditions “d’une époque et d’un lieu”, mais les oeuvres ne semblent pas toujours être des signes d’alliance d’avec leurs civilisations.
La beauté recherchée est une inconnue qui existe par contraste avec un sentiment de rejet. Le rapport entre l’idée de ce qui fait figure de “barbarie” et de “civilisation” évolue d’une époque à une autre. La “civilisation” d’un temps devenant la “barbarie” pour un autre temps. Un nouveau “rayonnement” est-il un net progrès ou une vaine et perpétuelle reconquête sur les “ténèbres”.

“Le règne des délateurs et des scélérats ne saurait être celui du beau et encore moins celui du vrai” (Delacroix).

L’art semble donc témoigner de valeur à contre sens de la dite “barbarie”, mais les arts sont-ils serviles ou sont-ils en avance sur les concepts contemporains ? Les ateliers sont-ils des laboratoires où s’élaborent non pas des inventions mais les configurations nouvelles de la pensée, ou ont-ils pour fonction d’illustrer les valeurs d’un commanditaire. Je suppose que pour y répondre, il faudrait nous fournir un rapport par époque (ici des créateurs aux pouvoirs magiques, là des exécutants pour des fins utilitaires, ici des artistes s’exprimant librement, là des chercheurs expérimentaux). En l’attente, j’ai le sentiment que les arts sont les premières activités indépendantes des pouvoirs (soit par emprunt avec simulation d’obéissance ou soit par tolérance accordée par les pouvoirs à la façon du fou du roi).
Mon sentiment est qu’un fonctionnement réellement créatif ne peut s’épanouir que dans un contexte de liberté car les métiers eux-mêmes réclament des qualités singulières, éloignées des procédés mécaniques de la répétition d’un modèle. La liberté, est “l’oxygène” des métiers créatifs. Je n’ai pas de réponse, mais il me semble simplement que les valeurs du métier représentent en eux-mêmes leurs propres fondements, trop éloignées des “formes abêtissantes” : Patience et persévérance, maîtrise de soi et de ses outils, l’amour de parfaire, la qualité d’écoute et non pas de l’obéissance, le sentiment et l’intuition, l’auto-correction, la mise en rapport d’éléments les uns par rapport aux autres et la vision d’ensemble. Puis surtout, une discipline basée sur l’abandon des conforts au profit de choses consistantes à éprouver, c’est à dire l’abandon des enfermements et de ce qui est contraire à la vie.

a tradition vous tend la clef grâce a laquelle vous vous évaderez de la routine. C’est la tradition elle même qui vous recommande d’interroger sans cesse la réalité et qui vous défend de vous soumettre aveuglement a aucun maître” (Rodin).

L’art, ou la mélancolie des nantis : Lorsque l’homme ou une civilisation est libéré des préoccupations de première nécessité, le confort et la stabilité génère alors des besoins moins matériels. L’être humain installé et parvenu sur ce socle oisif s’invente de nouveaux manques, prend le temps de réfléchir, rentre en mélancolie. L’art répondrait à ces besoins non pas essentiels à la survie mais à une existence surnaturelle et dégagée d’urgences. Il semblerait que c’est dans les périodes de “sommet” ou d’apogée d’une civilisation que l’on voit éclore la pensée et les expressions artistiques. On peut soupçonner l’artisan et l’artiste de trouver le moyen d’exercer un talent dans le seul environnement économiquement favorable.
Dans un contexte sociale accueillant pour les œuvres, dans des possibilités matérielles pour l’ouvrier de vivre pour son art.

 

 

 

S U I T E

 

Calméjane Yves, Barjols le 10 10 2006

 


Yves Calméjane
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