Cet enfant que j’étais, mis à l’écart par la faute de promenades fréquentes le long de ses rêves, marchait soit les yeux vers le ciel et les étoiles, soit la tête baissée à parcourir les herbes et les cailloux. J’aimais faire partir mes rêveries de l’observation de choses habituellement futiles, sans doute pour mieux fuir vers des mondes refuges.

En regardant les fleurs de la bourrache et des coquelicots, je me suis mis à re-dessiner leurs formes trop simples avec une règle et un compas. J’ai collectionné leurs figures naïves comme autant de personnages d’une longue chaîne.

L’arrêt précoce de mes études et mon faible niveau scolaire expliquera l’esprit simpliste de ma démarche. Tout en redécouvrant les règles de calcul apprises à la petite école, j’ai cru revivre l’émotion des premiers hommes, qui depuis toujours on dû s’interroger en traçant dans le sable les mêmes formes étranges.

Alternant l’esprit intuitif et plus rarement l’esprit géométrique, je me suis périodiquement retrouvé à fouiller dans les lignes et les proportions, pour une inutile redécouverte du déjà visité et re-visité.

Malgré la préférence pour d’autres pratiques de la pensé, j’ai le désir d’exposer ici une partie de ces observations dont vous excuserez à la fois l’approche singulière et à la fois l’absence de réelles nouveautés. J’utilise ces “outils” de mesure quelque fois dans mes travaux de conception graphiques ou dans mes “lectures” de l’architecture et des compositions picturales des maîtres anciens.

 

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