Le peintre s'est laissé croquer sur le vif.
"Un peintre croqué sur le vif. Un chevalet planté sur l'accotement, un peu de biais comme pour élargir le champ de vision. Une palette recouverte d'un mélange de couleurs et une brosse pour recouvrir d'un trait la pointe des arbres. Par terre une caisse dans laquelle il range son matériel. C'est ainsi que Yves Calméjane travaille en extérieur dans la douceur de l'automne. Il a arrêté son automobile dans cette portion de ligne droite sur la route qui conduit au Brugeron, un peu avant le carrefour des Mines. Il est midi passé mais il n'en a que faire, ce qui importe c'est de terminer de poser les couleurs sur la toile où est esquissé le paysage. Les vaches ont été sympas dit-il, elles se sont approchées juste pour que je ne les oublie pas. Le profane est surpris, pour lui il n'y a qu'une lisière de forêt, un pacage avec en contrebas quelques maisons et au milieu une route, rien d'original qui permette d'immortaliser le lieu. Le peintre lui a vu les choses différemment, il les a cadrées dans l'étendue de sa toile, donnant un tableau parfaitement ressemblant à l'endroit avec ses teintes mordorées auxquelles un faible soleil donne toute leur dimension. Peintre de la nature, Yves Calméjane travaille en extérieur, ses toiles sont des instantanés qui répondent à des coups de cœur. Yves Calméjane a posé sa valise à Olmet après un long séjour dans le midi de la France. Il y a trouvé la plénitude que lui apporte une nature changeante, bouleversante à chaque détour du chemin. Il a le désir de communiquer aux autres une expérience de 40 années de professionnalisme. Prochainement il proposera des rencontres aux peintres professionnels ainsi qu'aux débutants." — Fournet Barthélémy (La Montagne)